Le Joker
Sorti en 2019 et réalisé par Todd Phillips, Joker explore la descente aux enfers d’Arthur Fleck, un homme isolé et fragile, dans un Gotham oppressant et déshumanisé. Ce film, porté par une performance magistrale de Joaquin Phoenix, réinvente le célèbre antagoniste en proposant une origine sombre et profondément psychologique.
FILMS
F.Iliadis
1/1/20253 min lire
Si un film a su capturer l'attention et toucher les esprits d'une audience moderne, c’est bien celui-ci. Le Joker, porté par un Arthur Fleck meurtri, devient un miroir des dérives sociales et des souffrances intérieures. Mais comment comprendre une telle œuvre, qui mêle folie et réalité, violence et désespoir ? Grâce à une analyse psychologique du Joker.
Les critiques qui encensent le film soulignent des éléments fondamentaux qui traversent son propos : un personnage central, Arthur, dont la vie est une succession d’injustices, tissées de manière presque tragique. Arthur évolue dans un univers où les repères sont flous, et où l’injustice se fait violence tangible, sans cesse renouvelée. Cette violence interroge sur la représentation de la folie au cinéma, et n’est pas simplement extérieure ; elle est aussi profondément intérieure, une violence psychique qui s’immisce et dévore tout sur son passage. Le film nous invite à plonger dans cet abîme intérieur où le sujet perd ses repères, pris dans un tourbillon de souffrance et de désillusion.
Une dimension centrale du personnage réside dans la perte totale des limites psychiques. Arthur vit dans une confusion extrême entre ses désirs et la réalité, entre ses fantasmes et ce qui lui est imposé par le monde extérieur. Ses mouvements psychiques sont marqués par une désorganisation progressive, où chaque interaction avec les autres semble renforcer cette perte de repères. L’agression devient alors une réponse à cette angoisse de vide intérieur, un moyen de se réapproprier une certaine forme de contrôle sur un monde qui le rejette.
Le film joue également avec les frontières entre la réalité et la fiction, une ambiguïté qui est renforcée par la sortie du second volet de l’histoire. La narration oscille sans cesse entre le point de vue subjectif d'Arthur, où tout est déformé par sa souffrance, et une réalité qui se veut plus "objective". Cette dualité, entre le vécu d'Arthur et la réalité extérieure, crée un malaise palpable, laissant le spectateur dans un état de doute constant. La confusion de la vérité, la frontière floue entre ce qui est réel et ce qui relève de la perception malade d'Arthur, devient un des moteurs psychologiques du film.
Le Joker, à travers la violence qu’il incarne, devient également un symbole de révolte contre un système qui écrase l'individu. Il expose une vision cynique de la société, où l'individu est réduit à sa seule valeur marchande, à son apparence et à son utilité. Cette critique, bien que symptomatique d'une fiction, fait écho à des problématiques contemporaines auxquelles il est facile de s'identifier. En effet, nous vivons dans une époque où l'objectification des individus et la pression sociale pour se conformer à des normes strictes sont omniprésentes. Cette société, où l’humain semble être mesuré à l’aune de sa productivité et de sa visibilité, renvoie à des mouvements psychiques d’isolement et de fragmentation. La souffrance de l’individu devient alors un produit de cette société qui déshumanise et relègue l’humain à son utilité.
Le Joker incarne cette révolte ultime, l'expression d'une douleur refoulée qui, en éclatant dans une violence débridée, devient le seul langage encore compréhensible dans un monde qui s'est oublié lui-même. Le film nous invite ainsi à réfléchir à nos propres limites, à la manière dont nous vivons et expérimentons cette violence sociale, et à l’impact psychologique de la déshumanisation. C'est à travers ce prisme que le film nous pousse à interroger nos propres mouvements intérieurs et à comprendre comment les souffrances non reconnues, les injustices vécues, peuvent créer des fractures psychiques profondes.
La quête de révolte du Joker, par la revanche, est un moyen de se réaffirmer dans un monde qui anéantit sa subjectivité. Ce thème de la vengeance, tout comme chez Arthur, nous introduit à un autre grand protagoniste littéraire, Edmond Dantès, dans Le Comte de Monte-Cristo, où la revanche devient un outil de reconstruction personnelle.
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